La scène où se joue le théâtre nô est appelée nôbutai. Sa structure et ses particularités sont expliquées en détail dans la section consacrée à votre première visite dans un théâtre de nô.
Dès l’entrée dans le théâtre, les spectateurs sont souvent surpris par le fait que la scène de nô soit surmontée d’un grand toit, alors que l'on se trouve à l'intérieur d'un bâtiment ! Cette particularité est un héritage du passé, lorsque les représentations de nô se déroulaient en plein air.
Autre élément distinctif : il n’y a pas de rideau de scène. Comment commence alors le spectacle ? Contrairement au théâtre occidental, où un rideau se lève pour dévoiler la scène, le nô s’ouvre progressivement : les acteurs entrent en scène par un passage latéral appelé hashigakari. Le récit ne démarre pas immédiatement après leur arrivée ; le public assiste d’abord à l’installation progressive des acteurs et des accessoires, une transition subtile qui l’invite peu à peu à pénétrer dans l’univers du nô.
À la fin de la représentation, les acteurs et les accessoires disparaissent complètement de la scène, laissant place à un silence absolu. Le nôbutai n’est pas une simple scène, mais un lieu théâtral où le temps et l'espace se fondent pour donner naissance à des récits intemporels.

Les costumes du nô, appelés shôzoku, sont de véritables œuvres d’art. Les personnages divins ou les femmes de haute lignée portent des tenues somptueuses, richement brodées de motifs en fils d’or et d’argent, captivant le regard par leur éclat et leur finesse.
Les masques (men) sont également utilisés et représentent des personnages bien définis. Associés aux costumes, ils permettent d’identifier immédiatement le rôle du personnage, qu’il s’agisse d’un dieu, d’un esprit, d’un noble ou d’un être surnaturel.

Le répertoire du nô compte de nombreuses pièces, mais certaines sont régulièrement jouées et sont particulièrement célèbres. Parmi elles, on retrouve Hagoromo (La robe de plumes) et Takasago, deux pièces incontournables.
Hagoromo figure dans les manuels scolaires, et Takasago est si connu qu’un de ses extraits est souvent chanté lors des mariages ! D’ailleurs, le terme « Takasago-seki », qui désigne le siège des mariés lors d’un banquet de mariage, vient directement de cette pièce !
L’un des dramaturges les plus célèbres du nô est Zeami, considéré comme le maître du genre. Il est notamment connu pour sa célèbre phrase : « ne jamais oublier le cœur à ses débuts » (shoshin wasuru bekarazu), principe qui va bien au-delà du nô !